Shiatsu et syndrome prémenstruel

Solène TASTEYRE

Shiatsu - QI GONG

 » Le Shiatsu dans le Traitement du Syndrome Prémenstruel: Toucher le Corps et l’Esprit «  (Extrait du mémoire de Solène Tasteyre, praticienne shiatsu à la clinique paramédicale des Salins, décembre 2012)

Les troubles prémenstruels ne sont pas une nouveauté du monde moderne, même si le stress, important facteur perturbateur de l’organisme, joue un rôle sur ceux-là. Il apparaît que même en des temps très anciens, les troubles menstruels faisaient déjà parler d’eux : en 370 av. JC, Hippocrate, qui fut le premier à s’intéresser au sujet, parlait de « sang agité cherchant sa voie hors de l’utérus » (ou « Maladie des Théories« ). On peut lire également dans l’ouvrage du Docteur Icard, datant de 1890 :  » Bien rares sont les femmes qui n’éprouvent pas d’élancement dans les seins, dans la région lombaire, dans les aines et les cuisses. Un grand nombre ressentent de violentes coliques dues aux contractions douloureuses de l’utérus, et qui durent jusqu’à ce que, la résistance des orifices du col complètement vaincue, le sang puisse couler sans obstacle (…) Les névralgies sont également très fréquentes « . (Dr S.ICARD – La Femme Pendant la Période Menstruelle. Etude de Psychologie Morbide et de Médecine Légale -1890).

Lorsque les symptômes reviennent chaque mois et deviennent handicapants, on parle de « Syndrome Prémenstruel ». Ce terme fut inventé en 1953 par les docteurs Raymond Greene et Katarina Dalton. A la suite des publications de cette dernière, le trouble dysphorique prémenstruel, cas le plus sévère de SPM, fut même, en 1981, plaidé au Royaume-Uni comme circonstance atténuante à des gestes criminels.

(…)

Contrairement aux idées reçues, le SPM ne s’arrête pas uniquement à quelques symptômes passagers et supportables tels douleur utérine, tension mammaire, et irritabilité un peu plus marquée. Il existe en fait différents types de troubles prémenstruels d’intensité variable, lesquels ont été classés en fonction de leur type et de leur gravité :

– les symptômes prémenstruels dits « normaux » (symptômes légers, non handicapants, et non récurrents)

– le Syndrome Prémenstruel (symptômes récurrents)

– le Trouble dysphorique prémenstruel (symptômes psychiques prédominants)

 » Les symptômes prémenstruels ont longtemps été considérés comme un désagrément mineur que les femmes doivent accepter. En réalité, l’impact des symptômes du Syndrome prémenstruel ou du trouble dysphorique prémenstruel peuvent être suffisamment importants pour que les femmes ne puissent pas travailler, aient de la difficulté dans leurs relations et dans certains cas, aient des idées suicidaires » (Dr. Don Davis, Président de la Société des Obstétriciens et Gynécologues du Canada, In www.socg.org) (…)

Tandis que la médecine allopathique va traiter le ou les symptômes de façon isolée, la Médecine Traditionnelle Chinoise (dont est issu le shiatsu) va s’intéresser à l’origine du symptôme en « rebroussant chemin », c’est-à-dire en partant du symptôme pour remonter à son origine. Le rôle du shiatsu sera de retirer au fur et à mesure les « couches » que cache le symptôme, et progressivement rétablir une circulation optimale du Ki (ou Qi) afin d’éliminer ou d’au moins atténuer les symptômes.

(…)Le Shiatsu tentera d’expliquer cette pathologie par les déséquilibres dans le système Organes/Entrailles et Sang/Energie. L’étiologie la plus fréquente est la stagnation du Ki du Foie, et donc du Sang, provoquant sentiments de colère, susceptibilité, agressivité, douleurs abdominales etc. Les vides de Rate et de Rein sont également communs et engendrent ruminations, angoisses, rétention d’eau, fatigue, douleurs lombaires etc. Il sera donc nécessaire de restaurer la libre-circulation de l’Energie du Foie, ainsi que de renforcer le Sang et l’Energie du Rein.

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Le Toucher en lui-même apporte beaucoup. De par son côté maternant et unifiant, il permet de se reconnecter à son corps et donc de se le réapproprier. Pour les femmes souffrant de SPM, cela a son importance puisque comme nous le verrons dans la deuxième partie de ce mémoire, le rapport à la féminité peut être en cause dans cette pathologie (diabolisation des menstruations, image dévalorisante de la femme durant la puberté).

Tandis que les changements hormonaux induits par le cycle menstruel se répercutent sur le corps physique de la femme, son histoire psychoaffective a, quant à elle, un impact sur son corps énergétique. Celui-ci garde en mémoire les traumatismes, il est de ce fait, à parcourir avec prudence.

« Le toucher fait résonner l’histoire relationnelle du patient : les traces du contact et les émotions qui lui sont associées depuis sa venue au monde (…) Toucher possède le double sens sémantique d’émouvoir (…). Bien que le toucher ne soit pas en soi une émotion, ses éléments sensoriels induisent des changements d’ordre nerveux, glandulaire, musculaire et mental, qui l’apparentent à une émotion. Pour cette raison, le toucher n’est pas ressenti comme une simple modalité physique, une sensation, mais effectivement comme une émotion » (La Pratique du Shiatsu en Thérapie Psychomotrice – Sophie Carrié-Milh)

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Solène Tasteyre est praticienne de shiatsu, réflexologie plantaire et chi nei tsang. Professeur de qi gong, elle anime également des cours et stages. Elle consulte à la clinique paramédicale des Salins les Jeudis.

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