Le tube digestif remplit une tâche que l’on connait bien : favoriser l’absorption et le transport des aliments. C’est l’organe principal qui assure la survie chez tout être humain dans la mesure où se nourrir permet par la suite le bon développement du cerveau.
Pour coordonner tout cela, il a besoin d’un mini système nerveux rien que pour lui : la flore intestinale, qu’on appelle aussi microbiote. Le microbiote se construit au moment de la naissance. Ce sont d’innombrables colonies de bactéries qui vivent dans nos intestins et qui sont en interaction constante avec nos cellules.
En biologie du développement, nous constatons que le système nerveux de l’intestin est la première étape pour développer le système nerveux du cerveau. D’un point de vue évolutionnaire, c’est probablement au sein du tube digestif que sont nés les premiers neurones, ce qui fait du tube digestif le cerveau originel. On compte environ 200 millions de neurones au sein de l’intestin, ce qui équivaut au cerveau d’un petit animal.
Le corps, le comportement, les émotions sont influencés par de multiples facteurs comme la génétique, l’environnement, ou encore ce que nous mangeons. De récentes études montrent que le microbiote envoie des signaux qui influencent notre cerveau et module nos émotions. Il participe à l’équilibre (symbiose), ou au déséquilibre (dysbiose), de notre santé physique et mentale. Le déséquilibre du microbiote pourrait nuire à la perméabilité intestinale et potentiellement à la perméabilité de la barrière hématoencéphalique, c’est-à-dire du cerveau. Un prochain article détaillera cette hypothèse.
Pour mieux comprendre les liens entre le cerveau et l’estomac, vous pouvez lire le livre Le Charme discret de l’intestin. Tout sur un organe mal aimé… écrit par Giulia Enders et paru aux Éditions Acte Sud. L’auteur décrit avec humour les problèmes qui peuvent découler de cet organe oublié.
Bien que les études scientifiques portant sur la flore intestinale soient récentes, cela fait longtemps que la sagesse populaire a conscience des liens étroits qui s’établissent entre notre tête, en haut, et notre ventre, en bas.
Lorsque nous sommes stressés, angoissés, en colère, bien souvent notre ventre est noué, d’où l’expression « avoir la boule au ventre » ou encore « ça passe mal… ». Nous n’arrivons pas à digérer une situation, une information ou une émotion. Le dégoût peut parfois donner envie de vomir. Les émotions négatives, qu’on appelle aussi « le corps de souffrance », sont logées dans notre « centre », au sein de notre ventre. Nous pouvons y retrouver l’origine de certains de nos maux comme de nos mots. La maladie dit…que le « mal-à-dit. ».
Des actions simples peuvent nous permettre d’être acteurs de notre santé physique et mentale : manger avec plaisir tout en gardant une alimentation saine, pratiquer une activité physique régulière pour se défouler physiquement et mentalement, faire quelques exercices de relaxation afin de se recentrer. Il est utile pour notre bien-être, de savoir écouter son cerveau émotionnel, de connaître son corps et d’en prendre soin.
Auteur : Léa SHRIVASTAVA (blogueuse santé et bien-être)
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